Renforcement, réparation, pontage ou colmatage de fissures

Les opérations d’entretien, de renforcement ou de réparation des aménagements en béton font appel à des techniques éprouvées, parfois complexes mais très rarement lourdes, sous réserve que le suivi de ces structures soit effectif. Certaines de ces opérations sont spécifiques au traitement de l’apparition de fissures, et leur choix dépend du diagnostic précis de l’apparition de dégradations (identification, origine, étendue, évolution, gravité).

Traitement technique de surface en béton : dénudage, balayage, hydro-gommage, ponçage rainurage, grenaillage, bouchardage, rabotage, rectification par outil diamanté

Pour assurer des caractéristiques de surface propres à la circulation (adhérence, profondeur moyenne de texture, …)  il est possible de recourir aux traitements techniques de surface du béton. Ces techniques permettent également la correction ou la rectification de surface qui permettent de régénérer la surface du béton.

Chacune de ces techniques s’effectue soit sur béton frais soit sur béton durci et possède son domaine d’intervention.

Installation de goujons ou fers de liaisons, post-goujonnage

Les goujons permettent l’amélioration du transfert de charge aux joints des revêtements en béton de ciment coulé en place des routes, autoroutes, piste aéroportuaires, voies de circulation d’aéronefs, aires de stationnement ou de stockage, aires multimodales, et plus généralement, tout ouvrage coulé en place susceptible d’être circulé par des charges lourdes (routières) ou très lourdes (aéroportuaires, multimodales). La mise en place des goujons se fait sur panier préfabriqué dans le cas de joint longitudinal de retrait-flexion (entre joints de construction) et dans les coffrages des joints de construction lorsque ceux-ci sont coffrés.
Les fers de liaison sont des armatures en acier à haute adhérence, ancrée de chaque côté de la fissure ou du joint de construction. En maintenant fermée la fissure les fers de liaison assurent un engrènement sans jeu pendant une grande partie de la durée de service. Le transfert est élevé et l’absence de mouvement relatif des deux dalles évite l’usure de l’engrènement.
Le post-goujonnage consiste à intervenir sur des réalisations existantes pour apporter un transfert de charge dans le cas de battement de dalles. On recourt alors à une solution légère qui consiste en un gabarit permettant de faire des forages verticaux sécants pour dégager la cavité où sera logé le goujon métallique, puis après installation, à le sceller et recréer le joint.

Sciage, réalisation ou pose de joints d’ouvrage, colmatage des joints

Pour une chaussée en béton, la réalisation de joints est un gage de réussite. En effet, le béton est un matériau qui se déforme, et s’allonge ou se rétracte en fonction de la température, et il convient de laisser une certaine liberté aux mouvements induits.
Il y a quatre raisons à la réalisation systématique des joints sur les revêtements en béton destinés à être circulés par des charges généralement agressives :

  • 1. localiser et maîtriser la fissuration induite par les retraits du béton de ciment (hydratation du ciment et surtout thermique et hygrométrique) empêchés par le frottement sur le support ;
  • 2. réduire les épaufrures de surface au passage de charges en rendant la surface de la fissure orthogonale à la surface de roulement à son voisinage ;
  • 3. faciliter la mise en place et l’entretien d’une étanchéité de surface des revêtements ainsi construits ;
  • 4. assurer le transfert de charge entre les dalles ou la dilatation de la chaussée (cas du BAC notamment).

En l’absence de circulation lourde (voies piétonnes ou cyclables, trottoirs non circulés, etc.), on peut ne pas faire de joints : il faut pour cela que le maître d’ouvrage et les utilisateurs soient prêts à accepter une fissuration irrégulière et que le support soit adapté à l’absence d’étanchéité : il doit être insensible à l’eau ou être particulièrement drainant.
Les principaux types de joints selon leur positionnement sont les suivants :
– perpendiculairement au sens du trafic on trouve les joints transversaux. Ils peuvent être de retrait, de construction, ou de dilatation.
– parallèlement au sens du coulage du béton, généralement le sens du trafic, on trouve les joints longitudinaux. Ils peuvent être de retrait, de construction ou de dilatation.

  • La réalisation des joints
  • Selon le trafic poids lourds supporté par la chaussée (en PL par jour et par sens de circulation), plusieurs procédés sont envisageables pour les joints transversaux.
    – Joint moulé ou interposition de dispositif physique dans le béton frais, pour des voies piétonnes, zone de stationnement de véhicules légers, voirie agricole et voie de lotissement.
    – Joint de retrait scié mais non goujonné, dès qu’il y a circulation notable de poids lourds.
    – Joint transversal de retrait scié et goujonné pour les zones fortement circulées par les poids lourds.
    – Joint longitudinal conjugué avec ou sans fer de liaison entre dalles .
    – Joints de reconstruction partielle de dalle.

  • Garnissage ou colmatage des joints
  • Le garnissage assure une double fonction :
    1. Assurer l’étanchéité aux eaux de pluie et de ruissellement.
    2. Eviter l’entrée de corps durs (gravillons essentiellement) dans le joint lorsqu’il est ouvert par de basses températures, qui en feraient éclater les lèvres lorsque le joint serait refermé par de plus fortes températures, voire provoquer un flambement de structures minces notamment.
    Le garnissage peut être réalisé soit par un produit bitumineux coulé à chaud soit par un produit profilé préformé.

    L’extrusion par vibration

    Les machines d’extrusion par vibration sont de plus grandes dimensions, montées sur chenilles ou sur pneus, et permettent de couler des ouvrages plus importants. Elles se règlent en alignement et en altimétrie sur un fil de référence, par l’intermédiaire de vérins et de palpeurs.
    Celles-ci disposent de moules équipés de joues réglables, qui permettent d’absorber les irrégularités du support. Dans cette technique, le béton est vibré avant extrusion.

    L’extrusion par vis

    Les machines d’extrusion par vis sont peu encombrantes et permettent de couler facilement des bordures de petit volume, avec un rayon de courbure faible : par exemple, les îlots directionnels, les carrefours giratoires, les entourages d’arbres… Les machines se déplacent en suivant le support.

    Escaliers, gradins

    Les bétons extrudés sont une solution originale pour réaliser des escaliers d’accès aux stades ou des gradins d’aménagements urbains. Chaque marche est alors réalisée d’un seul tenant et sert de support à la suivante. La variété des finitions des bétons décoratifs est également possible.

    Renforcements de digues, bassins de rétention, …

    Lorsqu’il s’agit de réaliser des ouvrages hydrauliques de surface de très grande dimension, il est possible de faire appel aux bétons extrudés. En effet les machines à extrusion s’adaptent aux fortes pentes, aux grandes largeurs et aux configurations géométriques les plus contraignantes, en assurant un rendement hors pair.

    Equipements de sécurité, ou dispositifs de retenue, ou barrière / glissière en béton (DBA / muret californien / GBA / LBA / MVL / muret montagne…)

    En matière de sécurité pour les usagers, les dispositifs de retenue en béton coulé en place proposent une série de solutions.
    Réputées infranchissables, les GBA (glissière en béton adhérent), DBA (séparateur double en béton adhérent), LBA (séparateur lourd en béton adhérent) sont souvent utilisées en terre-plein central et abords des routes et autoroutes à chaussées séparées. Ces glissières en béton ne nécessitent que peu d’entretien.
    Sur les routes de montagne, le MVL (muret véhicule léger) ou muret montagne permet, avec un faible encombrement, d’éviter la chute des véhicules légers.